DECOUVREZ VOTRE VRAI VISAGE AVEC DOUGLAS HARDING ET JULES SUPERVIELLE

DOUGLAS HARDING

Douglas Edison Harding est né en 1909 à Lowestoft, petite ville de la côte est de l'Angleterre.
Esprit ouvert, il enseigne les religions comparées à l'université de Cambridge tout en étant un des associés d'un bureau d'architecte prospère. Pendant la guerre - il est major - il met au point un moyen exceptionnel de compréhension spirituelle. Lui-même définit son domaine comme le point de rencontre de la psychologie, la physique, la philosophie et la religion.


Ses oeuvres publiées comprennent : un roman-policier, traité philosophique qu'il mit huit ans à écrire, des livres sur la religion et l'art de vivre et de mourir et de nombreux articles dont certains ont paru en français dans 3e Millénaire, Terre d u ciel, et Etre. L'ouvrage de Gilles Farcet « L'Homme se lève a l'Ouest » inclut Harding en tant qu'« un des nouveaux sages de l'Occident », et Anne Bancroft, dans son livre «20th Century Mystics and Sage» consacre un chapitre à Harding, « l'homme sans-tête » - une réputation que le « Douglas Harding Song » composé par le groupe américain «The Incredible String Band» contribua à faire croître.


Douglas Harding a continué ses tournées de séminaires autour du monde, jusqu'à 97 ans. Son public - et ses « décapitations »- sont passés d'une poignée à des dizaines de milliers.



Des liens à suivre :
Des documents et vidéos sur Douglas Harding
La vision sans têteLe blog de José Le Roy

Bibliographie

- Renaître à l'évidence, aux éditions Le Courrier du Livre, 1995.
- Vivre sans tête, aux éditions Le Courrier du Livre, 1979.
- Vivre sans stress, aux éditions L'Originel, 1994.
- La science de la première personne, aux éditions Dervy, 1998
- Le procès de l'homme qui croyait qu'il était Dieu, aux éditions du Relié, 1997



Textes de Douglas E. Harding

Histoire d'une expérience fondatrice :


"Un jour, je me trouvais par hasard dans l'Himalaya et je regar­dais le ciel. J'abaissai ensuite mon regard vers les montagnes, et puis vers les vallées plus proches et je vis de l'herbe. Plus près encore, je vis les pieds de Douglas et le ventre de Douglas. Et je vis que je m'arrêtais ici et qu'au-dessus de ma poitrine, il y avait l'Everest. Je m'arrêtais ici en tant que Douglas et j'étais remplacé par le paysage. J'ai simplement remarqué que je n'avais pas de tête. Fou, n'est-ce pas ? Enfin, ce n'est pas tout à fait exact, je devrais dire que je n'avais pas de tête Ici. J'en avais une, bien sûr, mais je la gardais à un mètre de moi, dans le miroir de la salle de bains. Ici, je n'avais pas de tête : à la place de ma tête j'avais le Kitchunjunga et l'Everest. Puis j'ai pensé : quelle folie ! Bon sang, Douglas, qu'est-ce que tu imaginais avant d'avoir vu cela ?... que tu étais coincé dans un magma sombre, humide, collant à l'intérieur d'une boule de viande de quelques centimètres de diamètre ? Le croyais-tu vraiment ? Allons donc, Douglas, tu n'as jamais cru ça, n'est-ce pas ? Tu as toujours été grand ouvert pour accueillir le monde. Et bien sûr, c'était évident ! Lorsque j'étais petit, j'étais ainsi, grand ouvert pour accueillir le monde. Puis, quand j'ai grandi, j'ai fait quelque chose de moche, de stupide, de très impoli. Pour devenir membre du club humain, j'ai pris ce petit Douglas dans le miroir, je l'ai élargi, retourné et mis sur mes épaules, ce qui bien sûr est impossible, et je me suis baladé partout comme s'il y avait une boule de viande Ici pour empêcher le monde d'entrer. Si j'avais un ami en face de moi, je disais en silence : « Défense d'entrer ! J'en ai une ! » Mais ce n'est pas vrai, je n'en ai pas. Je ne trouve absolument rien Ici."


Les livres
"Durant les années qui suivirent ma première expérience de vision sans tête, je me suis acharné à la comprendre, avec les résultats que je viens de décrire brièvement. Il n'y eut aucun changement durant cette période dans le caractère propre de la vision. Toutefois l'expérience se renouvelait plus facilement au moment où je la sollicitais, et elle se maintenait plus longtemps. En outre, les implications de ma vision et son sens se précisaient lentement, pas à pas ; de toute évidence mes lectures y étaient pour beaucoup. Sans aucun doute, j'ai trouvé dans les livres une aide et un encouragement."


Absence (de visage)
"Notre méditation à double-sens, ou double orientation, est essentiellement la même pour tous, quel que soit l'organe des sens nous servant de support. Sa structure est toujours bilatérale et pourtant parfaitement assymétrique. Ce chant d'oiseau résonne ici, dans le Silence ; le goût de ces fraises est savouré ici, sur la base immuable du Non-goût ; cette horrible odeur révèle, par contraste avec l'Absence d'odeur, la suave fraîcheur de la vacuité ; et ainsi de suite. Il en est de même pour nos pensées et nos émotions, elles apparaissent, ici, sur l'écran vide que le Zen appelle Non-mental, et disparaissent sans laisser la moindre trace. Egalement lorsque je me « confronte » à vous : il s'agit de votre visage, là, présenté à mon absence-de-visage, ici, -face à non-face. Je me dois d'être dépourvu de ce que j'appréhende : la tasse doit être vide pour pouvoir être remplie d'eau... une complète différence ! Ce qui ne veut nullement dire que notre « méditation à double sens », notre « méditation pour la rue », aie besoin de tout ceci : ne jamais perdre contact avec notre Absence est suffisant."


Extraits de Renaître à l'évidence


Le miroir
"Encastrez votre visage à un bout, placez l'autre extrémité contre le miroir de votre salle de bains et fiez-vous à ce que vous voyez là.
À l'autre bout du tunnel, vous vous voyez vous-même en tant que 3e personne, avec des yeux, un nez, une bouche, des joues, etc, appartenant à un être humain qui n'est que trop mortel. Tout est normal, il ne manque rien. Maintenant, faites pivoter votre attention vers l'autre extrémité du tunnel où tout manque - vers vous-même en tant que 1ère Personne qui se révèle ici en tant que Vide Conscient, non pas un Vide vide, mais un Vide plein, simple Capacité pour accueillir ces traits humains familiers, ainsi que toutes les choses mortelles qui peuvent se présenter à l'intérieur et à l'extérieur des tunnels.
De toute évidence, ceci est votre extrémité du tunnel, votre côté, où se produit la vision, alors qu'à l'autre bout se produit ce qui est vu. Et à l'évidence, ici, de votre côté, il n'y a rien qui vous appartienne, vous êtes tout ce qu'il y a de plus mort. Ici même, en tant que 1ère Personne, il vous manque tout, y compris la vie et la forme, la substance et le mouvement et tout ce qui est lié au temps. Et précisément parce que vous êtes vide de tout, vous êtes vide pour accueillir tout. Vous disparaissez consciemment en faveur de tout ce qui se présente. Mourant à votre seul moi et vivant en tant que tous les autres, toute vie est vôtre, et vous traversez la mort jusqu'à la vie éternelle."


Extraits de La Science de la première personne